Après une année difficile en 2023, en raison notamment des difficultés économiques en Europe et aux Etats-Unis, une légère amélioration est prévue en 2024, selon le dernier rapport de Transport Intelligence. Une extrême volatilité des prix l’an passé a généré des variations atteignant 45 %. Le plus fort recul a concerné l’aérien, avec un recul plus modeste du maritime.

Après une année difficile, les observateurs du marché de l’expédition de Transport Intelligence – l’un des principaux fournisseurs mondiaux d’études de marché sur la logistique et la chaîne d’approvisionnement – s’attendent à une légère reprise pour 2024.

Les frets maritime et aérien devraient particulièrement progresser, selon le dernier rapport de l’organisation. Mais un retour à une croissance plus solide n’est prévu que pour les années suivantes.

Le marché a chuté de jusqu’à 45 %

– 1,3 % en prix constants sur un an. 2023 a été une année difficile pour les transporteurs du monde entier, en raison du ralentissement économique notamment en Europe et aux Etats Unis, et du fait du recul de la consommation.

Fin 2023, la valeur du marché mondial de l’expédition était de 192,73 Mds d’euros, soit une baisse de 1,3 % en prix constants sur un an. En prix courants, le marché a chuté de jusqu’à 45 %, en raison de l’évolution volatile des prix, notamment pour les frets maritime et aérien pendant la majeure partie de l’année 2023.

Des bénéfices supérieurs de 43 % au niveau d’avant Covid. Des deux secteurs analysés par Transport Intelligence, le marché de l’aérien a enregistré les pertes les plus importantes : les prestations de transport ont baissé de près de 2 % pour atteindre 24 milliards de tonnes-kilomètres, ce qui s’est également reflété dans les recettes : les bénéfices du fret aérien en 2023 étaient inférieurs d’un tiers à ceux de l’année record 2022, tout en restant supérieurs de 43 % au niveau d’avant Covid.

Un recul plus important pour l’Europe

Dans le secteur du fret maritime, une demande plus faible et une offre excédentaire de conteneurs et de capacités ont entraîné une baisse des taux en 2023. La crise en mer Rouge, déclenchée par le conflit de Gaza, a fait augmenter les prix vers la fin de l’année, mais pas suffisamment pour améliorer de manière décisive le résultat annuel. Le fret maritime a reculé sur l’année, à 108,17 Mds d’euros (- 0,6 %)

En termes de répartition géographique, les trois principaux marchés ont tous reculé : – 1 % pour la région Asie-Pacifique, – 1,8 % pour l’Amérique du Nord et – 2,3 % pour l’Europe. Ces régions représentant 89 % du marché mondial, le recul a pesé sur l’ensemble du secteur.

Une tendance qui pourrait se poursuivre

Des facteurs combinés. Les analystes de Transport Intelligence s’attendent à ce que la tendance positive qui a débuté au dernier trimestre 2023 se poursuive en 2024.

Une baisse de l’inflation, une augmentation du pouvoir d’achat des consommateurs, une expansion du commerce international et une amélioration de la situation économique aux Etats-Unis ainsi que la croissance dynamique des pays émergents laissent espérer une augmentation de la valeur du marché de l’expédition.

Le secteur, tiré principalement par le fret maritime, devrait progresser cette année de 1,7 %, pour atteindre 196,1 milliards d’euros. D’ici la fin de l’année, la valeur du fret maritime pourrait atteindre 110,9 milliards d’euros au niveau mondial, soit une augmentation de 2,5 %.

Le fret aérien profitera également de la reprise économique, mais la croissance sera plus modérée, avec 0,7 %. Les experts estiment aussi que la crise de la mer Rouge profitera au secteur.

Une croissance attendue d’environ 3,3 % par an

Les analystes de Transport Intelligence prévoient une accélération de l’expansion du marché du transport dans les années à venir et tablent sur une croissance moyenne d’environ 3,3 % par an jusqu’en 2028, avec une valeur de marché qui pourrait atteindre 226,7 milliards d’euros.

Le fret aérien devrait quant à lui connaître une croissance plus forte, de 3,6 % par an en moyenne, tandis que le fret maritime se contenterait de 3 % par an.

Au niveau géographique. Le marché de l’Asie-Pacifique devrait croître de 3,5 % par an, tandis que l’Europe et l’Amérique du Nord resteront légèrement en dessous de la moyenne mondiale (respectivement 3 et 2,8 %).

Nathalie Versieux