La région de Dakar est confrontée à une croissance très rapide de sa population. Celle-ci est passée de 400 000 habitants en 1970 à 4 millions actuellement et devrait atteindre 7 millions en 2040. Cette explosion de la population urbaine s’accompagne d’une mise en tension de l’ensemble des réseaux, y compris de transports routiers. Ainsi, la situation actuelle se caractérise par l’accumulation d’externalités négatives aux coûts économiques extrêmement élevés : congestion automobile, pollution de l’air, accidents de la route, etc.

Suivant les orientations du Président de la République, l’introduction des transports capacitaires (TER, BRT, RTC) et la création de villes nouvelles arrimée à un aménagement équilibré du territoire national s’inscrivent dans ce contexte, avec l’option d’intensifier la transition vers la mobilité collective, dans un objectif de croissance économique inclusive et de performance environnementale, indique le Directeur général du CETUD, Dr. Thierno Birahim AW.

Après le TER et le BRT, la RTC

Le projet de restructuration du réseau de transport collectif (RTC), troisième plus grand projet de transport collectif piloté par le CETUD, vise une réorganisation complète du réseau de Dakar, en complément des deux projets structurants de l’agglomération que sont le Train Express Régional (TER) et le Bus Rapid Transit (BRT).

Pour accéder à ces deux axes, 32 lignes prioritaires ont été identifiées pour être desservies à terme par un réseau conventionné de 1000 bus (gaz et électriques), avec des titres intermodaux permettant d’accéder au réseau capacitaire.

Dans sa première phase, le projet permettra fin 2025 de mettre en service 14 des 32 lignes prioritaires de bus de rabattement vers le TER et le BRT, avec une flotte de 380 bus propres (fonctionnant au gaz), offrant une meilleure accessibilité, régularité, confort et sécurité aux usagers. Par ailleurs, le projet prévoit l’aménagement de 30 km de voiries, le réaménagement de carrefours, l’aménagement de terminus et d’arrêts de bus, deux ateliers-dépôts, une billettique interopérable, un système d’aide à l’exploitation et d’information aux voyageurs, ainsi qu’un centre de contrôle.

En répondant aux importants besoins de transports collectifs de la région, le projet contribuera à l’amélioration des conditions de vie des populations tout en facilitant l’accès plus rapide et abordable aux différents services et centres économiques de Dakar. En outre, le projet RTC contribuera également à la réduction des émissions de gaz à effet de serre et d’autres polluants atmosphériques, conformément aux engagements climatiques internationaux de l’Etat du Sénégal.

Troisième plus grand projet de transport collectif à Dakar

L’Équipe Europe (Team Europe) a confirmé l’apport de financement de 210 milliards francs CFA (320,4 millions d’euros) pour « l’appui à la modernisation du réseau de transport public de Dakar », lors du premier forum de la BEI qui s’est tenue le 28 février dernier à Luxemburg, en présence de Mme Oulimata SARR, Ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération. L’Etat du Sénégal complétera ce financement avec 22 milliards de FCFA (33 millions d’euros) pour les activités d’acquisitions foncières, de libération des emprises et de réinstallation des personnes affectées par le projet.

Le financement total de Team Europe est réparti comme suit : 266,9 millions d’euros de prêts (166,9 millions d’euros de la BEI garantis par la Commission européenne via EFSD+ avec un montant de 15 millions d’euros et 100 millions d’euros de l’AFD) et 53,5 millions d’euros de dons (20 millions d’euros mobilisés par la Commission européenne, 30 millions d’euros de la KfW pour le compte du ministère fédéral allemand de la coopération économique et du développement, 3,5 millions d’euros de l’AFD).

Inscrit dans le programme PAP2A du PSE, ce troisième plus grand projet de transport collectif à Dakar contribue à la mise en œuvre du plan de développement national du Sénégal et de son premier volet stratégique pour la transformation structurelle de l’économie. Cet investissement ‘’va aider le Sénégal à relever les défis environnementaux en mettant à la disposition des Sénégalais des transports publics plus propres, sûrs et abordables’’, indique Mme le Ministre.

Il faut préciser que le coût total inclut (1) une composante infrastructure et foncier, (2) une composante systèmes et matériel roulant, (3) une composante gestion de projet et communication et (4) une composante assistance technique.

A l’occasion de la signature de la convention de financement, M. Ambroise Fayolle, Vice-président de la BEI, a indiqué que « La mobilité urbaine est essentielle pour l’Afrique. C’est pourquoi je suis très heureux d’annoncer aujourd’hui ce nouveau financement de la BEI dans le cadre de l’initiative Global Gateway de l’UE, me félicitant de l’opportunité de poursuivre notre partenariat avec le CETUD, à la suite du projet BRT que j’ai visité en juin dernier. Il a ajouté : « Avec EIB Global, notre nouvelle agence dédiée aux activités hors UE, nous sommes très fiers d’accompagner avec Team Europe, le gouvernement sénégalais sur les priorités nationales de développement ».